Kevin VAN BOHEMEN, 23 ans, disparu à Cognac (16) le 14 novembre 2011

AVIS DE RECHERCHE / DISPARITION INQUIÉTANTE

 

Kévin est toujours là, quelque part. Sa voiture, sa chambre, les photos accrochées au mur… Au domicile de ses parents, dans le quartier Saint-Jacques de Cognac, le souvenir du jeune homme ne faiblit pas. « On y pense tous les jours, confie Sylvie Van Bohemen, sa maman. Mais on ne vit pas vraiment, on survit… »

 

Cinq ans sans nouvelles, sans le moindre indice, le début d’une explication. Kévin fait partie des 50 000 personnes qui disparaissent ainsi chaque année en France (lire par ailleurs). C’était le 14 novembre 2011 ; il avait 23 ans. « Mais on arrive toujours à retrouver une trace, précise le commandant Frédéric de Vargas, du commissariat de Cognac. Soit il s’agit de gens qui sont partis volontairement, soit il y a eu un décès, par suicide ou homicide. Mais les cas où il n’y a aucune piste cinq ans après sont relativement rares. » Autant d’années que d’hypothèses à imaginer pour résoudre le mystère de sa disparition.

 

Un garçon « fragile »

Kévin était membre d’une équipe de foot, dont il était très apprécié. Employé précaire chez un vigneron, il aurait manifesté une certaine lassitude, allant jusqu’à affirmer qu’il finirait un jour SDF.

Alors, s’est-il suicidé ? Envisager cette issue fait couler les larmes de ses parents. « Il a toujours été un garçon facile, sans problème, décrit son père. Bien sûr, Kévin était un peu mal dans sa peau, timide, fragile. Mais de là à… » La suite de cette phrase, les Van Bohemen ne peuvent se résoudre à la formuler, encore moins à l’admettre. Car sans corps, la mort de leur fils leur semble improbable.

 

Le dispositif mis en œuvre par la police était pourtant conséquent : la fouille du parc François-Ier de Cognac n’avait rien donné ; les chiens n’ont pu remonter sa trace, pas plus que les enquêteurs grâce aux mouvements (inexistants) de son compte en banque. La Charente et l’Antenne avaient été sondées, même si les parents auraient voulu répéter l’opération, ce qui leur a été refusé en raison du coût. Même les méthodes moins conventionnelles (médiums, radiesthésie) ont fourni des résultats peu convaincants.

 

 

La piste de la Légion

Dès lors, le couple et leurs deux autres enfants ne peuvent que refaire le film des derniers instants de leur fils. Le samedi 13 novembre, Kévin était allé au foot. « Le soir, il était resté avec nous, se souvient Sylvie Van Bohemen. Il nous avait dit qu’il se reposerait le lendemain. » Le dimanche, les parents n’avaient pas remarqué l’absence de leur fils. « Ce délai a certainement pénalisé les chances de suivre sa trace », analyse rétrospectivement le commandant de Vargas.

Les codes de sa carte bleue et près de 1 000 euros en liquide ont été laissés par Kévin sur son lit. « Je pense que c’était en cas de besoin pour nous », imagine sa mère. Un élément de plus qui tendrait, selon elle, à imaginer une disparition volontaire, pour tout reprendre à zéro, même s’il n’a emporté aucun vêtement. « Ma fille pense qu’il est heureux dans sa nouvelle vie, poursuit-elle, émue. À notre avis, il s’est peut-être engagé dans la Légion. »

Une piste creusée par les enquêteurs, qui n’ont rien trouvé. « Il a dû être aperçu par des gens ou aidé par des amis, se convainc son père. Je suis certain que quelqu’un sait par où il est parti. »

 

Pour alerter l’opinion, une marche blanche avait réuni les Cognaçais une semaine après les faits. Le visage de Kévin était alors placardé sur les vitrines des boutiques. Aujourd’hui, les avis de recherches se sont effacés avec le temps, sauf dans les commissariats, où la fiche de disparition est toujours active. Et les Van Bohemen attendent toujours un coup de fil : celui de Kévin, qui accepterait de donner un signe de vie, ou celui des policiers, pour leur annoncer une triste nouvelle.

 

Toute personne susceptible d’apporter des informations est invitée à prendre contact avec le commissariat de Cognac au 05.45.36.38.50.

 

https://www.sudouest.fr/2016/03/21/disparu-sans-laisser-de-trace-2307541-882.php