Les os de Nordine Seghiri avaient été découverts éparpillés.

Chambéry / Challes-les-Eaux : Les os de Nordine Seghiri avaient été découverts éparpillés.

 


Ourida Ghazali et Isabelle André, une psychiatre également membre de l’ARPD.  Photo Le

 

Aux yeux de la justice, le cas de Nordine Seghiri était une affaire classée il y a encore quelques semaines. C’était avant que Nordahl Lelandais n’ébranle le monde judiciaire et n’incite les enquêteurs de la gendarmerie à rouvrir de vieux dossiers, pour faire des recoupements et des vérifications. C’est aujourd’hui le travail à plein temps de la cellule Ariane, spécialement créée pour fouiller le passé de Nordahl Lelandais.

 

Nordine Seghiri, 49 ans, était en vacances en Savoie pendant l’été 2015. Sa mère était alors en cure à Brides-les-Bains. Pris de douleurs aux reins, il avait été hospitalisé à Chambéry avant de fuguer pour une raison inexpliquée. L’avis de recherche lancé à l’époque n’avait rien donné. 

 

La thèse officielle ne l’a jamais convaincue.

 

Le dénouement sera macabre et dramatique. En mai 2016, en défrichant un terrain à Challes-les-Eaux, des ouvriers avaient découvert un crâne humain. Les gendarmes découvriront par la suite d’autres restes du squelette de Nordine Seghiri, éparpillés sur près de trois hectares. L’enquête avait conclu à une mort naturelle : « On m’avait alors appelé pour récupérer les ossements de mon fils, entreposés dans un carton à la gendarmerie de Challes-les-Eaux », se rappelle émue Ourida Ghazali, la mère du disparu.

 

La thèse officielle ne l’a jamais convaincue, d’où son rapprochement avec l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD).  L’association suit aujourd’hui la majeure partie des dossiers traités par la cellule Ariane. Ourida Ghazali se montre prudente, comme toutes les autres familles : « Un lien avec Lelandais, je n’en sais rien. Personne ne sait. Mais j’aimerais savoir comment est mort mon fils. »

 

Parallèlement, Ourida Ghazali s’est retournée contre l’hôpital de Chambéry, à qui elle reproche d’avoir été négligent quand son fils a disparu. Son avocate, Me Villard, a déposé plainte auprès du procureur de la République de Chambéry en décembre dernier, pour mise en danger de la vie d’autrui. La plainte a été enregistrée mais l’hôpital n’a toujours pas été avisé.

La communication de l’établissement indique que dans ce dossier : « Il s’agissait d’une fugue et pas d’une personne qui quitte l’hôpital -qui n’est pas une prison- contre avis médical. La procédure avait bien été suivie et la police avait été prévenue. »

 

En attendant les éventuelles suites judiciaires, Ourida Ghazali surmonte son deuil en se mettant au service de l’ARPD en tant que secrétaire.

 

Par Stéphan DUDZINSKI | Publié le 29/03/2018 à 06:04 |Mis à jour il y a environ 1 heures |

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