Ludovic JANVIER enlevé à Saint-Martin-d\'Hères (38)

Enlevé à l'âge de 6 ans le 17 mars 1983

Saint-Martin-d'Hères 

 


​Ludovic Janvier a été enlevé le 17 mars 1983, dans une rue de Saint-Martin-d'Hères (Isère).


Son père n'avait plus de cigarettes. Ludovic et ses deux frères sont donc allés lui en acheter.

En chemin, un motard portant « un casque bleu et des chaussures de vieux », comme dira plus tard l'aîné, les a accostés. « Vous n'avez pas vu mon chien ? », demande-t-il.

Les enfants répondent par la négative. L'homme leur propose alors de l'aider à retrouver l'animal.

Je vous donnerai des bonbons promet-il. Pour être "plus efficace", il suggère que le groupe se sépare ,  le plus grand des garçons, alors âgé de huit ans, part d'un côté avec le plus petit de ses frères, âgé de deux ans. Le cadet, lui, reste avec l'inconnu. 

Depuis, plus de nouvelles de Ludovic Janvier, âgé de six ans.

 

Signalement :

Couleur des cheveux : Bruns.
Couleur des yeux  : Marron.
Grain de beauté sur l'épaule.

En 1983, Ludovic Janvier, 6 ans, disparaissait sans qu'il ne soit jamais retrouvé. 30 ans après, la justice prononce un non-lieu. Son frère et sa soeur sont stupéfaits.

Ils y pensent chaque jour, depuis plus de 30 ans. Alors Jérôme et Virginie Janvier ont tout laissé, travail et enfants, pour venir parler de leur frère Ludovic, disparu à 6 ans et demi dans l’Isère, à Saint-Martin-d’Hères. 

C’était le 17 mars 1983. Virginie fêtait ses 5 ans dans la Sarthe, chez sa grand-mère. On lui a offert une poupée, elle s’en souvient.  Parce qu’après, cette date est devenue si douloureuse pour la famille Janvier, qu’elle n’a plus jamais eu droit à son anniversaire.

Ludovic et ses deux frères vivaient à l’époque avec leurs parents chez une tante, le temps de trouver à s’installer dans un appartement à Saint-Martin-d’Hères, où le père Janvier était boulanger-pâtissier. 

Jérôme, élève de CE1, et Ludovic, qui venait d’entrer en CP, faisaient leurs devoirs, quand leur père leur a demandé d’aller lui acheter des cigarettes. Vers 18h30, ils se sont préparés à sortir. Leur plus petit frère Nicolas a trépigné pour les accompagner. Tous trois ont traversé la place éclairée en bas de chez eux, pour se rendre au tabac, de l’autre côté de la rue.  

"J’ai vu son inquiétude dans ses yeux"

Sur le chemin du retour, ils ont foncé sur un caddie de supermarché laissé à l’abandon, pour jouer. Y ont mis leur petit frère, et roulé, roulé. " On lui a râpé les doigts contre un mur ", se souvient Jérôme. "Je vois encore un grand monsieur habillé tout en noir, qui vient vers nous, et nous demande de faire attention… 

Je me demande encore si cet homme avait un rapport avec la disparition de Ludovic ensuite." Jérôme a fait descendre le petit.

Les trois enfants ont continué leur chemin en direction de la maison. " Un autre monsieur était figé devant nous, comme s’il nous attendait. Il portait un bleu de travail, des chaussures d’usine noires à fermeture éclair, et un casque bol avec des bandes réfléchissantes sur la tête. Il nous a dit : 'J’ai perdu mon chien-loup. Si vous m’aidez à le retrouver, je vous achèterai des bonbons '".

Jérôme n’a pas pris peur. " Au contraire, il avait un ton rassurant ". Il a indiqué qu’il fallait suivre deux directions différentes. Jérôme n’a pas voulu laisser le plus petit. Et l’homme a pris la main de Ludovic pour s’en aller vers le parking qui borde la place.

Ludo n’a rien dit, c’était un gamin plutôt peureux. Mais il m’a regardé en s’éloignant. J’ai vu son inquiétude dans ses yeux… Là, j’ai compris que j’avais fait une bêtise, j’ai couru chez moi, mon petit frère à la main, pour prévenir mes parents. 

Le père est descendu sur les chapeaux de roue, mais la place était déjà vide. Ludovic s’était volatilisé. Les gendarmes sont arrivés vite. C’est depuis ce jour là, il y a près de 32 ans, que la vie des Janvier a basculé dans le cauchemar.

"J’ai mis des années à comprendre"

"Moi, j’étais loin, chez ma grand-mère dans la Sarthe", raconte Virginie. "Je me souviens avoir vu mes parents, mes frères, à la télé. Et quand je les ai rejoints, j’ai ce souvenir que je devais toujours marcher, recommencer, traverser la place, encore et encore… Je remplaçais la silhouette de Ludovic pour les journalistes. 

Les enquêteurs allaient chercher Jérôme à l’école pour l’entendre. J’ai mis des années à comprendre ce qui s’était passé en réalité".

Jérôme se souvient que des portraits-robots avaient été établis : "Où sont-ils ?". La mère de Ludovic a donné toutes ses photos, ses souvenirs de Ludovic aux enquêteurs. "On n’a jamais rien revu… Il paraît que tout a disparu quand les caves du tribunal ont été inondées", déplore Virginie. 

Les parents ont écrit aux ambassades, diffusé des affiches partout. Les enquêteurs ont cherché, sans trouver. "Ils ont même pensé que c’était peut-être nos parents qui auraient pu faire disparaître leur fils, en le vendant !", s’exclame les enfants Janvier.

Deux ans plus tard, un corps est retrouvé dans une grotte du Vercors. Les restes d’un squelette d’enfant. "Je suis allé au tabac, j’ai vu sur le journal qu’on avait retrouvé Ludovic Janvier", raconte Jérôme. "On attend toujours de savoir ce qu’il en est de ce corps…

Pourquoi on ne nous dit rien ?

Les progrès des méthodes d’indentification scientifique par l’ADN permettraient aujourd’hui de confirmer ou d’infirmer le lien entre ces ossements et la trace génétique de la famille Janvier. La justice a-t-elle procédé à cette vérification ?. En haut lieu, on prétend que oui. 

Et nous sommes de si petites gens qu’on estime ne pas nous devoir de compte ?, s’insurgent Jérôme et sa sœur.  

Un témoignage troublant.

Il y a quelques années, une infirmière a contacté Virginie Janvier, après une émission qui revenait sur la disparition de Ludovic. "Elle a dit qu’elle était persuadée d’avoir vu mon frère, Ludovic, près de Reims, dans l’hôpital où elle travaillait", se souvient Virginie. "Selon elle, il ressemblait énormément à Jérôme qu’elle avait vu dans le reportage". 

Le signalement pourrait être fantaisiste, comme c’est souvent le cas dans ces affaires anciennes, où personne n’a en réalité la moindre idée de l’apparence physique qu’aurait aujourd’hui Ludovic Janvier.

Sauf que le témoignage de cette infirmière rappelle un fait noté dans le dossier : en avril 1983, soit un mois à peine après la disparition de l’enfant, la greffière d’un des juges d’instruction grenoblois a reçu un appel téléphonique, qui a fait l’objet d’un procès-verbal. 

La voix d’un homme demandait au magistrat de rassurer la famille Janvier sur le sort de leur enfant. 

Le suspect indiquait que Ludovic était en bonne santé, qu’il faisait la joie d’un couple stérile. Il ajoutait qu’il appelait après avoir lu un article relatant l’affaire dans "L’Union de Reims".

Malgré toutes ces pistes, les juges grenoblois ont rendu une ordonnance de non-lieu lundi 10 novembre. Virginie et Jérôme sont stupéfaits .

"Pourquoi on ne vérifie pas tout ça ?", questionnent-ils. "Notre frère est peut-être vivant. Ou mort sans qu’on le sache ?"

A 39 ans, Jérôme Janvier regarde le temps passer. Son père est "mort de chagrin en 2007". Sa mère se noie dans une peine sans fond. 

Il dit : "Maintenant, j’ai peur que ma mémoire s’efface, que le souvenir précis des derniers instants avec Ludo s’abîme, je voudrais tenter l’hypnose… Des choses peuvent remonter. Mais la justice n’y croit plus, c’est révoltant pour nous qui cherchons un frère, un fils". Et la vérité.

https://www.nouvelobs.com/societe/20141110.OBS4568/disparus-de-l-isere-pourquoi-ne-nous-dit-on-rien.html

 

 

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“il n'est jamais trop tard, il faut simplement y croire”

Pour la soeur de Ludovic Janvier.

 


Ludovic Janvier a été enlevé le 17 mars 1983 à Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble en Isère.

Pour sa soeur Virginie, "c'est une grande joie" de voir la réouverture de l'enquête dans l'affaire des disparus de l'Isère.

La Cour d'appel de Grenoble a ordonné, ce mardi 23 juin, la réouverture de trois dossiers de disparitions d'enfants datant des années 80, infirmant ainsi les non-lieux prononcés. Parmi ces affaires, la disparition de Ludovic Janvier, un petit garçon de 6 ans et demi qui vivait au Mans. 

Il a été enlevé le 17 mars 1983 à Saint-Martin-d'Hères près de Grenoble en Isère, alors qu'il était parti acheter des cigarettes pour son père.

Virginie Janvier est la seule sœur de la fratrie Janvier, elle est la troisième enfant du couple, Ludovic étant le deuxième. Elle a eu cinq ans le jour de l'enlèvement de son frère, le 17 mars 1983. Elle était ce jour-là en Sarthe, en garde chez sa grand-mère, et a découvert l'affaire en voyant "ses parents pleurer à la télévision", ils avaient déménagé à Grenoble deux mois auparavant.

Elle se souvient avoir "pleuré, je ne sais même pas pourquoi, parce que je ne comprenais pas étant petite. Mais après quand on grandit, on voit bien qu'il manque quelqu'un, qu'il y a un vide. Après, ça a été très difficile pour mon frère aîné, ça l'est toujours, c'est très douloureux pour lui (...) Il a la sensation de ne pas avoir protégé mon grand frère alors que ce n'est pas de sa faute".

Virginie voit la réouverture de l'enquête comme un nouvel espoir : "Il y a encore des choses qui n'ont pas été faites. On l'a toujours dit, il y a des choses qui ne sont pas allées jusqu'au bout, des pistes qui n'ont pas été explorées " notamment celle ci :

"Quelques temps après l'enlèvement de Ludovic, quelqu'un a contacté la juge en disant que Ludovic était dans une bonne famille, que tout allait bien, qu'il fallait rassurer la famille"

32 ans après les faits, Virginie dit toujours "y croire" car "aujourd'hui on ne peut pas dire qu'il soit décédé puisqu'on n'a pas de corps, on n'a rien..."

Les disparus de l'Isère.

Les disparus de l'Isère, ce sont 10 affaires non élucidées dont les victimes sont toutes des enfants : 6 meurtres, 1 tentative de meurtre et 3 disparitions intervenues entre 1983 et 1996.

A l'époque, on pense qu'il s'agit peut-être des agissements d'un tueur en série , des moyens d'investigations supplémentaires sont dégagés et en 2008, une cellule d'enquête spécifique est créée, et baptisée Mineur 38.

En juillet 2013, ses travaux aboutissent à l'arrestation d'un homme de 37 ans, accusé du meurtre de 2 fillettes, l'hypothèse du tueur en série est abandonnée...

Un an plus tard, en novembre 2014, rien de nouveau dans les autres affaires, le procureur de la République de Grenoble prononce alors un non lieu sur les disparitions de  Ludovic Janvier en mars 83, de Charazed Bendouiou en 1987,  et la tentative d'enlèvement de Grégory Dubrulle laissé pour mort en 1983.

Une décision insoutenable pour les familles qui ont fait appel et dont la demande aboutit aujourd'hui avec la réouverture des enquêtes ordonnées par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Grenoble.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/sarthe/le-mans/disparus-isere-il-n-est-jamais-trop-tard-il-faut-simplement-y-croire-soeur-ludovic-janvier-video-755759.html


 

Disparition de Ludovic Janvier en Isère : 35 ans après

Sa famille continue de se battre pour connaître la vérité.

 


Le 17 mars 1983, le petit Ludovic Janvier, six ans, disparaissait à Saint-Martin-d'Hères (Isère), enlevé, en pleine rue, par un inconnu. Son grand frère, Jérôme, âgé de 7 ans, était avec lui et l'a laissé partir. 35 ans après, il s'en veut toujours. 

Un drame qui a détruit toute une famille.

En 1983, la famille Janvier, originaire de la Sarthe, venait d'arriver dans l’Isère depuis à peine un mois. Elle était composée d'un couple et de quatre enfants, Jérôme (7 ans), Ludovic (6 ans), Virginie (5 ans) et Nicolas (2 ans). Mais leur vie tranquille bascule dans l'horreur ce jeudi 17 mars 1983. 
Jérôme, 42 ans, aujourd'hui, s'en souvient comme si c’était hier.

"On est allé chercher des cigarettes pour mon père, moi, mon petit frère Nicolas et Ludovic. Un homme s'est approché de nous, en nous disant que si on l'aidait à retrouver son chien, il nous donnerait des bonbons. J'ai laissé partir Ludovic avec cet homme. Quand j'ai vu le regard qu'il me lançait, j'ai compris que j'avais fait une bêtise, mais c'était trop tard. Cette culpabilité me ronge toujours. Le regard de Ludovic me hante."

Un homme, en bleu de travail et portant un casque de moto, a enlevé Ludovic.

L’enquête démarre. Jérôme est interrogé par la police, il décrit un homme portant un casque de moto et un bleu de travail : "Je me souviens que les policiers venaient me cherche en classe pour me faire voir des tas de photos, mais je ne reconnaissais jamais personne. Grâce à mes indications, ils ont établi un portrait-robot. Mais il n'a servi à rien." 

Ce drame a détruit la famille de Jérôme : "Mes parents, qui s'aimaient, se sont séparés. Ma mère a sombré dans la dépression, mon père aussi. Il est mort de chagrin". 

"La disparition de Ludovic a détruit notre famille." 

Le jour de l'enlèvement de Ludovic, Virginie, la sœur cadette, fêtait ses 5 ans : Depuis, je n'ai plus jamais fêté mon anniversaire, sauf cette année, pour mes 40 ans. Pus jamais de Noël, de fête des mères. On grandit tout seul, on se débrouille avec ce chagrin, cette absence. Et puis un jour, on prend la suite des parents. On leur a promis de ne jamais rien lâcher. 

Mon frère Nicolas est avec nous, mais il ne veut pas apparaître dans les médias. Aujourd'hui, quand j'apprends que des enfants ont été enlevés, je ressens une terrible angoisse.
Le dossier Ludovic Janvier est le deuxième plus ancien cold case encore ouvert en France. En 2014, pourtant, il a failli être refermé par la justice, mais Nicolas, Jérôme et Virginie se sont battus pour que l'enquête continue. 

"Il y a forcément quelqu'un, quelque part, qui sait quelque chose" 

 


Jérôme lance aujourd'hui un appel, car, pour lui, il y a forcement quelqu'un en Isère qui sait quelque chose : "Mettez vous à notre place ! Votre petite frère disparaît en quelques secondes. Qu'est-ce qu'on lui a fait ? On veut savoir. Il n'est jamais trop tard pour parler, même 35 ans après. On peut nous joindre sur la page officielle qu'on a créé sur Facebook".

Ludovic, leur petit frère disparu, Jérôme et Virginie y pensent tous les jours. Jérôme a toujours sa photo sur lui.  Ce qui reste de Ludovic tient dans une valise  : quelques vêtements, des photos, son cartable, quelques jouets.  Jérôme ouvre parfois cette mallette. "Mon frère aurait 41 ans aujourd'hui ! On partageait tout quand on était petit, on n'avait qu'un an d'écart. Il me manque, chaque jour."

Pour contacter la famille Janvier , la famille Janvier a ouvert une page Facebook officielle pour la joindre >> https://www.facebook.com/Ludovic-janvier-623066491128291/