Marie-Hélène AUDOYE, 23 ans, disparue entre Cagnes-sur-Mer (06) et Briançon (05) le 21 mai 1991

AVIS DE RECHERCHE

 

De nombreuses pistes ont été explorées par les enquêteurs

mais aucune, à ce jour, n’a pu aboutir

 

 

Ce matin-là, Marie-Hélène quitte son domicile de Cagnes-sur-Mer (Alpes Maritimes). La représentante en produits pharmaceutique de 23 ans entame sa tournée, au volant de sa Renault Supercinq blanche. Elle s’apprête à prendre la route, en fin d’après-midi, direction les Hautes-Alpes (05), pour des rendez-vous situés à plusieurs heures de trajet.

 

Auparavant, elle rend visite à une dernière officine de Monaco, à 14h15. Le pharmacien est absent, elle dépose un mot griffonné sur la porte :

« Bisous, à la semaine prochaine"

 

Un témoin la voit remonter dans sa voiture.

 

*************************************

Marie-Hélène Audoye a disparu il y a vingt-sept ans, presque jour pour jour. Pourtant, pour sa maman Annie, « c’est comme si c’était hier. Nous n’avons ni son corps, ni une scène de crime ni des aveux. Rien ».

 

 

Vingt-sept ans à refaire le film de cette journée du 21 mai 1991 : ce matin-là, Marie-Hélène Audoye quitte son domicile de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes). La représentante en produits pharmaceutiques de 23 ans entame sa tournée, au volant de sa Renault Supercinq blanche. Elle s’apprête à prendre la route, en fin d’après-midi, direction les Hautes-Alpes, pour des rendez-vous situés à plusieurs heures de trajet.

 

Auparavant, elle rend visite à une dernière officine monégasque, à 14 h 15. Le pharmacien est absent, elle dépose un mot griffonné sur la porte : « Bisous, à la semaine prochaine. » Un témoin la voit remonter dans sa voiture. Depuis, elle n’a plus donné de signe de vie. Sa maman Annie, vingt-sept ans plus tard, « pense qu’elle est morte. Mais j’espère qu’elle est vivante, et personne ne m’a jamais démontré le contraire. En tant que parent, je ne peux pas souhaiter qu’elle soit morte ».

 

Pour sa fille, Annie a remué ciel et terre. « Elle n’avait aucune raison de disparaître, avait un petit copain, des amis, elle était souriante et gagnait sa vie. » L’enquête démarre. La famille n’écarte aucune piste, mais le suicide semble exclu, compte tenu de la personnalité de Marie-Hélène. Un accident ? Les routes sont parcourues, les montagnes et les lacs sondés. Annie loue un hélicoptère, un sonar. Aucune trace. Elle fait imprimer des milliers d’affiches, prend la parole à Cannes, au moment du festival, participe à des émissions de télévision (Perdu de vue, en 1996), offre des récompenses à toute personne susceptible de faire avancer le dossier… Les mois passent.

 

La piste accidentelle s’éloigne, tandis que la criminelle prend forme : « Je pense qu’elle a été victime de la jalousie d’une personne proche d’elle. » La maîtresse du compagnon d’alors de Marie-Hélène avouera qu’elle était jalouse. Un détenu, incarcéré pour deux meurtres, évoque « un contrat » exécuté à Beausoleil, tout près de Monaco. Des témoins sont entendus, des perquisitions organisées, mais cela ne débouche sur aucune preuve, aucun procès ni mise en examen.

 

Solidaire de toutes les familles

Annie rejoint la trop longue liste de parents qui attendent des réponses (voir ci-dessous) « Je me sens solidaire de toutes les familles dont un enfant disparaît. Nous sommes frères et sœurs de la détresse. Chaque vie est précieuse, on ne peut souhaiter cela à personne. Dans nos entrailles, c’est la même douleur. »

 

 

Tandis qu’elle parle de Marie-Hélène, d’autres prénoms font surface : Estelle, Anne-Sophie, Ariane, Marion…. Grâce aux associations (APEV, Manu Association, Disparition espoir, 116 000…) « différentes, complémentaires et nécessaires », les familles se fédèrent, partagent, se soutiennent : « Lorsqu’un corps est trouvé, je suis contente, même si c’est très dur. On peut enfin obtenir des explications, la justice peut passer, on peut donner une dernière demeure à son enfant, l’enterrer, sortir du doute et du poids des interrogations, retrouver de la dignité. »

 

La justice rend un non-lieu

Très investie, Annie participe aux combats menés, qui permettent de changer les lois sur la prescription dans les disparitions, milite pour des améliorations du système. « On a beaucoup progressé depuis 1991. Mais il y aura toujours de grands malades, des prédateurs. Il faut qu’un fichier central qui recense toutes les disparitions soit créé, qu’il y ait plus de moyens d’enquête. »

 

En mars 2013, la justice rend un non-lieu dans l’affaire de la disparition de Marie-Hélène Audoye. « Cela a été comme une deuxième mort de ma fille. Je venais de vivre le décès de mon mari. » Pourtant, elle ne désespère pas. « Mes deux autres enfants m’ont permis de tenir. »

 

Avec le recul, elle « regrette d’avoir trop fait confiance à l’enquête, de ne pas avoir été plus dure. Des erreurs ont été commises, des témoins capitaux ont été interrogés des années après… Des juges nous ont dit que nous étions passés très près de la vérité ». Au-delà de la tristesse, après vingt-sept ans d’un courage immense, elle retient « l’échec. Venir en aide à ma fille était mon devoir ».

 

Annie espère toujours : « Je voudrais retrouver le corps de ma fille. Que ceux qui savent en appellent à leur conscience, et parlent ». Pour qu’enfin éclate la vérité.

 

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1137347673300131&set=pcb.1137349556633276&type=3&theater&ifg=1

 

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/24758/reader/reader.html#!preferred/1/package/24758/pub/35593/page/8