20 ans après la disparition de Nabil, sa famille espère toujours un signe
PAR S. NAVARRA Mis à jour le 15/12/2016 à 07:33 Publié le 15/12/2016 à 07:33
Les parents de Nabil entourés de deux de ses sœurs, Cheraz...
Le 14 décembre 1996, Nabil Briki, alors âgé de 24 ans, était vu pour la dernière fois près de son domicile mandolocien. Depuis vingt ans, le mystère demeure autour de sa disparition.
Vingt ans ont passé. Pourtant la douleur, elle, ne s'est pas estompée. Quand Rahma Briki évoque son fils Nabil, disparu depuis le 14 décembre 1996, sa gorge se serre. «J'attends toujours que le téléphone sonne. J'attends un miracle car l'espoir fait vivre. Mais c'est très dur.»
La dernière personne à avoir vu le Cannois en ce funeste jour de décembre, c'est sa petite sœur Nadia. «J'étais allée lui apporter à manger, et des cigarettes chez lui à Mandelieu. Il a déposé tout ça sur la table, et il m'a demandé de revenir le lendemain. Ensuite, je l'ai vu partir avec deux hommes», rembobine douloureusement la jeune femme, aujourd'hui âgée de 37 ans.
EMMENÉ PAR DEUX HOMMES
Quand sa famille, folle d'inquiétude, pénètre finalement chez Nabil quelques jours plus tard, rien n'a bougé. «Le plat était toujours sur la table, intact, tout comme les deux paquets de cigarettes.» «Il est parti sans papiers d'identité et sans veste, en plein mois de décembre. Il comptait revenir», soutient Rahma.
Les deux «amis» aperçus en sa compagnie le jour de sa disparition - deux Varois originaires de la cité Berthe à la Seyne-sur-Mer - seront par la suite identifiés. Et interrogés.
Ils affirment avoir emmené Nabil, alors âgé de 24 ans, à Marseille, avant de le redéposer place du Marché à La Bocca vers 4 heures du matin. Nabil a-t-il été victime de ses mauvaises fréquentations? D'une mauvaise rencontre?
Le jeune homme, qui avait déjà eu affaire à la justice, aurait pu être victime d'un règlement de compte sur fonds de trafic de stupéfiants.
EN QUÊTE DE RÉPONSES
Autant d'hypothèses qui restent depuis vingt ans en suspens. Faute de nouveaux éléments, l'enquête a été close il y a plusieurs années. «Ces deux personnes savent forcément quelque chose. Eux aussi ont une mère et sont devenus parents, ce sont des êtres humains, ils peuvent comprendre notre douleur. Notre seul espoir de retrouver mon fils, c'est qu'ils parlent», implore Rahma en jetant un regard vers le portrait de Nabil qui trône dans le salon familial.
«Quelqu'un a dû lui faire du mal. Il ne serait jamais resté si longtemps sans donner de nouvelles. Il était très proche de sa famille», glisse Chérazad, une autre de ses sœurs.
«On ne se voile pas la face, on veut savoir ce qui s'est passé, où il est», reprend Nadia.
«S'il est mort, nous voulons pouvoir l'enterrer dignement, pouvoir nous recueillir sur sa tombe», souffle la jeune femme. «Nabil a eu 44 ans le 4 octobre. Sa disparition remonte à vingt ans, mais pour nous, c'est comme si c'était hier. Son absence a brisé notre famille.»
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