Procès Salameh: Les enquêteurs insistent sur les «similitudes» entre la disparition de Fatima et celles de prostituées.

    20minutes.fr    JUSTICE Ils mettent en avant le même mode opératoire…Les enquêteurs, venus témoigner mardi à la barre dans le procès du tueur en série Patrick Salameh, accusé d’être à l’origine de la disparition en mai 2008 d’une jeune baby-sitter à Marseille, ont insisté sur les « similitudes » entre cette affaire et les disparitions de prostituées qui ont déjà valu au quinquagénaire d’être condamné à perpétuité.

 

Zoulika et Mohamed Saiah, les parents de Fatima, une lycéenne de 20 ans disparue le 7 mai 2008 à Marseille, avec leur avocat Victor Gioi (d), à l'ouverture du procès du tueur en série Patrick Salameh, le 12 octobre 2015 à Aix-en-Provence

Zoulika et Mohamed Saiah, les parents de Fatima, une lycéenne de 20 ans disparue le 7 mai 2008 à Marseille, avec leur avocat Victor Gioi (d), à l'ouverture du procès du tueur en série Patrick Salameh, le 12 octobre 2015 à Aix-en-Provence - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT AFP

Mode opératoire identique

Le même mode opératoire, soit un appel depuis une cabine téléphonique ou du portable d’une tierce personne, a été utilisé pour piéger les cinq femmes. Dans l’affaire des prostituées, trois d’entre elles ont disparu et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. La quatrième, Soumia, en a réchappé après une nuit d’horreur. Son témoignage avait conduit à l’arrestation de Patrick Salameh.

 

Pour les crimes à l’encontre de quatre prostituées en octobre 2008, il avait été condamné en 2014 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.

 

Dans la disparition de Fatima, une lycéenne de 20 ans, jamais retrouvée, « Salameh est le seul pour lequel il y a autant d’éléments inquiétants », a indiqué mardi à la barre de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, Claude Kiston, enquêteur à la brigade criminelle de la police judiciaire.

 

Un autre officier de police judiciaire, Yves Vincent, a corroboré à la barre l’analyse de Claude Kiston soulignant « les similitudes » entre l’affaire des prostituées et la disparition de Fatima. « Et s’il est innocent, pourquoi avoir menacé par courriers plusieurs témoins ? », a-t-il demandé.

« Le même scénario est proposé aux jeunes femmes »

« Toutes les fois, le même scénario est proposé aux jeunes femmes », a expliqué Claude Kiston. La jeune fille a disparu alors qu’elle se rendait à un rendez-vous fixé depuis une cabine téléphonique par un homme qui lui avait proposé de faire du baby-sitting.

 

Or deux témoins qui avaient eu affaire à un homme proposant ce genre de rendez-vous, ont reconnu ensuite Patrick Salameh. Une femme, Susy Gil, s’est souvenue devant les enquêteurs, avoir été abordée par un homme qui lui avait demandé de contacter, depuis une cabine téléphonique, plusieurs baby-sitters potentielles pour leur fixer rendez-vous à l’endroit même où Fatima a disparu, au métro Malpassé.

 

Le deuxième témoin, Laurie, lycéenne, s’était vu proposer, par un homme qui l’avait prise en stop sur la route du lycée, un rendez-vous pour un travail dans un magasin. Elle avait décliné jugeant inquiétante l’attitude de cet homme qui refusait de lui communiquer son numéro de téléphone portable.

« Des zones d’ombre demeurent »

Pour l’avocat de Patrick Salameh, Emmanuel Molina, rien cependant ne prouve la présence de son client sur le lieu de la disparition de Fatima. Pas de trace ADN, pas de localisation téléphonique et aucune image vidéo confirmant sa présence, a convenu M. Kiston sous le feu des questions de l’avocat. « Des zones d’ombre demeurent. Si Patrick Salameh n’était pas Patrick Salameh, il ne serait pas ici », a confié en aparté Emmanuel Molina.

 

Depuis le box des accusés, où il noircit une feuille de papier de notes, Patrick Salameh s’est borné à interpeller les jurés pour les mettre en garde contre les « manipulations » des enquêteurs qui n’ont cherché, selon lui qu’à en « faire le coupable », comme il l’avait fait lors de son premier procès en 2014. Verdict le 23 octobre.

 

 

Bouches-du-Rhône / Marseille :  Disparition de Fatima Saiah : le procès s'ouvre ce lundi à Aix-en-Provence.

 

Accueil  Provence-Alpes Dans le box des accusés : le tueur en série Patrick Salameh. Déjà condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la disparition de trois prostituées et le viol d'une quatrième, il est soupçonné d'avoir enlevé en 2008 Fatima Saiah, une jeune baby-sitter. Le procès s'ouvre lundi.

 

Fatimah Saiah a disparu en 2008. Qu'est-ce qui s'est passé ? réponse peut-être durant ce procès qui s'ouvre lundi à Aix-en-Provence.

Fatimah Saiah a disparu en 2008. Qu'est-ce qui s'est passé ? réponse peut-être durant ce procès qui s'ouvre lundi à Aix-en-Provence.

 

Fatima Saiah, une lycéenne de 20 ans, a disparu le 7 mai 2008 à Marseille et n'a pas donné signe de vie depuis. Elle s'était rendue le jour de sa disparition à un rendez-vous fixé par un homme depuis une cabine téléphonique qui lui avait proposé de faire du baby-sitting.

Près de deux heures après le rendez-vous, son petit ami qui l'avait accompagnée jusqu'à une station de métro à proximité du lieu, avait reçu un dernier texto : "J'ai rencontré une ancienne copine, je serai de retour ce week-end". La jeune fille n'est jamais revenue. 

Plus de 7 ans après, les parents de Fatima Saiah gardent un espoir de revoir leur fille vivante. Jean-François Giorgetti, et Laurent Esnault les ont rencontrés, à quelques jours de l'ouverture du procès. Leur reportage :

 


Qu'est-il arrivé à la jeune Fatima ?

 

Patrick Salameh, le principal suspect

Plusieurs mois plus tard, les enquêteurs avaient fait le rapprochement avec les disparitions, en octobre 2008, de trois prostituées, elles aussi contactées depuis des cabines téléphoniques publiques pour des rendez-vous.  Durant l'instruction, comme pour celle concernant la disparition des prostituées, Patrick Salameh, décrit comme narcissique et manipulateur par les psychiatres, avait nié l'enlèvement et menacé par écrit plusieurs témoins, se disant victime d'un complot policier et judiciaire. 

Détenu à l'isolement depuis fin 2008, Patrick Salameh a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour "enlèvement, viol et séquestration suivis de mort" d'Iryna, une Ukrainienne de 42 ans, de Cristina, une Roumaine de 23 ans, et de Zined, une Algérienne de 28 ans.

Leurs corps n'ont jamais été trouvés. Il a également été condamné pour avoir "enlevé, détenu, séquestré" et "violenté" Soumia, une autre prostituée, qu'il avait relâchée. L'homme a un lourd passé judiciaire. De 1989 à 2005, il avait purgé à la prison des Baumettes à Marseille une peine de seize ans de réclusion criminelle pour vol avec arme. Il avait été remis en liberté conditionnelle. Le procès est prévu jusqu'au 23 octobre.