Yves BERT disparu à Lyon (69)

AVIS DE RECHERCHE / APPEL A TÉMOINS


Yves BERT disparu à l'âge de 6 ans 


Disparu le 03 février 1977.


Signalement :

Couleur des cheveux à la disparition : Bonds, bouclés

Yves a disparu à la sortie de l'École primaire Chaponnay (Lyon 3°) vers 17.00 heures.

Si vous avez des informations veuillez contacter : OCRVP de Nanterre +33 (0)1 40 97 80 16.

 


Yves Bert avait 6 ans quand il a disparu le 3 février 1977 à Lyon. 

​Une disparition toujours non élucidée. 

 


Sa mère, Thérèse Deleuze, a peur de mourir sans jamais savoir ce qui lui est arrivé.

Yves Bert aurait aujourd'hui 46 ans. Le 3 février 1977, ce garçonnet de 6 ans n'a jamais rejoint son frère aîné, Yannick, qui l'attendait comme chaque jour à la sortie de l'école Mazenod à Lyon (Rhône). 

Il pleuvait à verse ce jour-là dans la capitale des Gaules. Quand sa mère, Thérèse Deleuze, est venue à la rencontre de ses fils, comme chaque soir en rentrant du travail, Yannick attendait toujours son petit frère à l'endroit habituel. Pourtant Yves, aux cheveux bouclés, est bien sorti de l'école en rang par deux en tenant la main d'une petite fille. 

Depuis plus rien. 

Une attente insupportable pour Thérèse Deleuze, 70 ans aujourd'hui, et qui a accepté de répondre au « Parisien » - « Aujourd'hui en France ».

Que s'est-il passé ce soir-là ?

THÉRÈSE DELEUZE : Comme d'habitude en sortant de mon travail, je retrouvais mes garçons sur le chemin de la maison et nous rentrions ensemble. Nous habitions non loin de là à l'époque, rue Paul-Bert à Lyon. Mais là quand je suis arrivée, Yannick était seul. 

A l'école, toutes les classes ont été visitées car il aurait pu s'y cacher. Mais non, il n'y avait rien. On a fait le tour des parents qui auraient pu accueillir ce soir-là Yves. Mais il n'était nulle part. Et à 18 heures, nous sommes allés à la police avec Jacques, mon mari. On nous a dit que c'était une fugue...

Comment faites-vous pour résister au chagrin ?

C'est très difficile. Je n'arrive pas encore à imaginer. Mais je pense tous les jours à ce qui a pu lui arriver. Je ne sais pas s'il est vivant ou mort. J'aurais préféré qu'Yves soit tué dans un accident au moins je saurais quelque chose. 

Il aurait 46 ans aujourd'hui mon garçon, une famille, des enfants... Je suis toujours dans cette interrogation trouble. Il a fallu tenir et faire front pour son frère Yannick. Nous n'avions pas d'autre choix que de faire face. C'était ça ou le suicide.

A chaque anniversaire de sa disparition, j'allais voir la presse pour qu'on n'oublie pas ce qui s'est passé. Et je lance cette fois un ultime appel à témoins : Celui qui a fait cela ou celui qui sait quelque chose doit parler enfin. 

Qu'il fasse un signe. Qu'il nous donne une piste au moins... Car le plus difficile pour une mère, c'est de ne pas savoir. C'est ce doute terrible. Je n'ai rien. J'ai 70 ans, j'ai peur de mourir sans savoir. Et il faut aussi que Yannick sache.

Comment vivez-vous avec ce poids permanent ?

J'ai essayé de vivre normalement malgré tout. J'ai beaucoup fait semblant. Quand on me demande, parfois je ne réponds pas. C'est une stratégie de survie. Il fallait d'abord préserver Yannick et lui ôter le poids de cette disparition. Nous ne voulions pas que cela pèse sur lui, sur sa vie. Nous en avons longuement parlé avec lui quand il est devenu adulte. Il a fait sa vie et a des enfants.

Et l'enquête ?

Elle est toujours là. Elle n'est pas close. Mais il n'y a rien dedans. Je me souviens encore des milliers d'affichettes posées dans Lyon et distribuées sur les marchés. Heureusement de nombreux amis nous ont soutenus et l'association d'Aide aux parents d'enfants victimes a été un précieux secours pour notre famille. 

Mais une moitié de moi-même est morte ce 3 février 1977.

 

 



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